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JE SUIS LÀ

J’ai besoin des mots.
C’est mon cœur qui parle.
La poésie n’existe pourtant plus.
Au-delà des drames.
Mais moi je suis là.
Ecoute mon cœur.
Il te guidera dans les profondeurs.
Je suis amour.
N’aie pas peur.
C’est étrange dans notre société.
L’amour est plus effrayant que la haine.
Je t’aime.
Ressent simplement.
Ne réfléchis pas.
Le mental n’est pas toujours notre meilleur atout.
Tu crois comprendre.
Mais ton cœur a déjà mieux compris que toi.
Va chercher en toi.
Même si c’est douloureux.
Tu sauras que je suis là.

Writing: Text

JE N'EN VIENDRAI JAMAIS AU BOUT

J’ai longtemps cru

Que je ne pourrai jamais avoir tout

C’est comme si j’avais toujours su

Que je n’en viendrai jamais à bout


J’ai douté, je me suis comparée

Jusqu’à ne plus que suivre mon chemin

Et les autres, sur le côté je les ai laissés

Et je n’ai plus penser qu’à demain


Pourtant, le passé me hantait

Je n’étais pas vraiment prête

Et plein de peurs encore j’avais

Bien plus que ce que j’avais en tête


J’ai été avec les personnes

Que je trouvais les plus inspirantes

Je ne répondais plus au téléphone

Quand ça ne me donnait plus la vibrante


Mais qui j’étais, je ne le savais toujours pas

Avec l’ambition d’une enragée je me battais

J’essayais de faire en tout le premier pas

Rien ne m’arrêtait


J’étais dans l’action

Pour la première fois

Je vivais avec passion

Même si je perdais souvent foi


Mes seuls mots d’ordre étaient liberté et envie

Ma règle était de vouloir davantage le bonheur des autres

Au lieu de me comparer à eux par jalousie

Et de m’accepter comme j’étais, entre autres


Parfois la plaie se rouvrait

Je repensais à lui

Tant de magie ne pouvait pas être vrai

J’aimais la nostalgie


J’ai commencé la guitare

Créé des courts métrages

Je me suis prise pour une star

Quand FARBEN se trouvait sur les étages


Vivais-je dans la réalité ?

Errais-je dans ma tête sans arrêt ?

Un jour je me suis pris un mur

A force de vivre sans censure


J’étais allé trop loin

Sans m’en rendre compte

A propos d’une histoire de petit copain

Bien sûr, y a que ça qui compte


Je suis sortie de ma bulle

Non protégée, je fus projetée

Dans d’énormes tentacules

Celles du monde réel, entier


Persuadée d’avoir vécu le plus grand cauchemar

J’ai bien été obligée d’admettre

Qu’un plus grand cauchemar

M’attendait peut-être


Ce que j’avais vécu n’était finalement pas si grave

Si je pensais à tous les dangers

Que l’on trouve en sortant les yeux de la cave

Ah ! Je n’y ai jamais autant pensé !


Grande angoissée je suis devenue

Convaincue que je pouvais mourir à tout moment

M’attendant à une attaque dans la rue

Regardant toujours autour de moi en me méfiant


Mon principal problème

Était d’imaginer des gens méchants

Des gens capables de tout, même contre eux-mêmes

Et de me dire que mon être n’était peut-être pas si différent


Je n’arrivais pas à me détacher de cette idée

L’idée qu’il y avait un Bien

Non discutable pour les civilisés

Et qu’il fallait tendre absolument vers ce Bien


Je n’acceptais plus d’erreur

Plus de malentendus

Plus d’humanité

Plus d’émotions perdues


L’inverse de moi

J’étais sûrement devenue


Qui suis-je ?

Je me pose toujours la question

Que dois-je faire ?

Je ne sais toujours pas


Je trouve toujours une bonne excuse

De ne pas suivre un chemin


Avant je voulais tout faire

Tout découvrir

J’étais motivée

Pleine de joie


Maintenant j’ai l’impression d’avoir fait beaucoup

Je ne pensais jamais avoir tout

Mais je l’ai eu

J’ai eu ce que je voulais


J’ai créé un jeu

Découvert plusieurs arts

Trouvé un petit copain que j’aime

Exercé un métier enthousiasmant

Aidé des gens

Grandi avec des amis en or

Compris comment bien fonctionner avec ma famille


Je n’ai plus à me construire

J’ai maintenant à construire


Construire un foyer

Construire une famille

Construire un projet créatif

Construire le futur


J’ai avancé sur la recherche de moi

Tout me semble désormais possible


Quand je n’ai pas de contrainte

Je ne fais rien


Débuter de vivre avec quelqu’un qu’on aime

Pour la première fois

N’est-ce pas déjà un objectif en soi ?


Je cherche toujours plus.

Je chercherai toujours plus.


Voilà pourquoi c’est comme si j’avais toujours su

Que je n’en viendrai jamais à bout

Writing: Text

DIALOGUE

Ecoute la voix de la naïveté en toi

VALENTINE

Tu es naïve toi.


THELMA

Ah bon ?


VALENTINE

Ouais. J’te jure des fois quand tu parles on a l’impression d’entendre une enfant qui s’émerveille.


THELMA

C’est cool.


VALENTINE

Ben… ça surprend.


THELMA

Tu trouves ça nul ?


VALENTINE

Non… Mais on a envie de te réveiller un peu. De te réveiller de ton rêve.


THELMA

Je rêve pas.


VALENTINE

J’te jure parfois on dirait. Regarde le patron hier il t’a dit qu’il était content que tu lui aies envoyé un mail pour le prévenir pour le client et toi tu lui as dit « merci beaucoup Â» avec un grand sourire jusqu’aux oreilles comme s’il t’avait annoncé qu’il t’augmentait.


THELMA

OK…


VALENTINE

Et donc ? Pourquoi t’étais si heureuse ?


THELMA

J’étais heureuse qu’il soit content de mon mail.


VALENTINE

A ce point ?


THELMA

Et toi ? Qu’est-ce qui te rend heureuse ?


VALENTINE

Ben… Une promotion par exemple.


THELMA

Pourquoi ça te rend heureuse ?


VALENTINE

Ben… J’gagnerai mieux ma vie. Ça me parait évident.


THELMA

Ça veut dire quoi « gagner sa vie Â» ?


VALENTINE

Ça veut dire que t’as assez d’argent. Que t’es riche. Enfin tu sais ce que ça veut dire. Tu vois là on dirait que t’es naïve avec ta question.


THELMA

Bon…


VALENTINE

On peut pas beaucoup discuter avec toi.


THELMA

Je peux discuter avec les gens de manière générale.


VALENTINE

C’est vrai que des fois je te vois avec Sabine, vous faites que discuter.


THELMA

…


VALENTINE

J’me demande ce que vous pouvez bien vous raconter.


THELMA

Je te sens frustrée.


VALENTINE

De quoi ?


THELMA

Je te sens frustrée. Globalement. Pour le patron, pour Sabine.


VALENTINE

Pourquoi tu dis ça ? T’es une fouteuse de merde en fait.


THELMA

Bon…


VALENTINE

Et voilà tu te tais.


THELMA

…


VALENTINE

Bon… C’est cool de manger avec toi ce midi.


THELMA

Personnellement, j’ai plutôt envie de me barrer.


VALENTINE

Ah d’accord. Ben en même temps c’est pas comme si on avait eu le choix. Tout le monde est en congé aujourd’hui !


THELMA

Ouais.


VALENTINE

J’crois que j’vais retourner à mon bureau.


THELMA

Ok.


VALENTINE

Et toi tu vas rester dans la cuisine toute seule ?


THELMA

Ouais, ça me dérange pas.


VALENTINE

J’sais pas comment tu fais…


THELMA

J’aime bien être seule de temps en temps.


VALENTINE

J’te comprends pas.


THELMA

Moi j’ai l’impression de te comprendre.


VALENTINE

Ah ouais ?


THELMA

Oui. Je me trompe peut-être. C’est sûr. Mais je sens que tu te mets beaucoup de pression sur les épaules. Que tu as des attentes pour ta vie par rapport à ta réussite au boulot. Tu as peur de n’être pas assez bien. Très souvent, tu t’en veux. Mais c’est une sensation désagréable. Et c’est normal. Tu es souvent en colère quand tu as l’impression que quelqu’un se débrouille mieux, ou est plus heureux que toi. Et notamment, je t’énerve parce que je me sens plutôt bien. Que je n’ai pas l’air d’être frustrée. Tu ne comprends pas. Et tu te dis que c’est de la naïveté.


VALENTINE

…


THELMA

Je m’y suis peut-être mal prise. J’étais contente de ce déjeuner avec toi en tout cas.


VALENTINE

Putain. T’es une belle connasse… Tu crois vraiment que je vais te laisser me dire tout ça et me barrer ?


THELMA

Ce n’est qu’un point de vue. S’il ne te plait pas, ne le prends pas.


VALENTINE

Arrête ! Mais arrête de parler !


THELMA

…


VALENTINE

Mais c’est pas possible ! Tu viens d’où ? On t’a jamais dit de respecter les gens ? Pourquoi tu t’acharnes sur moi ? Tu vois pas que je souffre ? Tu vois pas que je suis de la merde ? Que j’ai aucune joie en moi et c’est pas juste que je suis frustrée ? J’ai AUCUNE joie en moi !


THELMA

…


VALENTINE

Putain… J’ai gueulé… J’suis désolé… J’me reconnais pas là…


THELMA

T’inquiète pas. Y a rien de mal.


VALENTINE

Mais si ! J’fais que de la merde ! J’crois que j’m’énerve souvent contre les gens. Et j’te vois toi, tu t’énerves jamais. J’ai l’impression que ça m’emmerde mais en même temps j’aimerais bien être comme toi. J’aimerais bien avoir ta naïveté.


THELMA

Quand tu auras compris que ce n’est pas de la naïveté, ça t’aidera.

Writing: Text
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